G2C1-C. L’exemple de la Guyane

1. Des trajectoires variées

La Guyane connaît un flux migratoire important (près de 40% de la population du territoire en 2021 selon l’ONU).

Les migrants en Guyane ont des origines très différentes. Certains viennent de pays voisins (Suriname, Brésil) tandis que d’autres viennent de pays plus éloignés (Haïti, Italie, Russie).

Les pays d’origine peuvent être des pays en développement (Haïti), des pays émergents (Brésil) mais aussi parfois des pays développés (UE).

Dans certains cas, le voyage présente des risques (traversée en bateau, passage illégal de la frontière…) et l’accueil dans le pays d’arrivée n’est pas toujours simple (tension). En revanche, les migrations participent généralement au dynamisme démographique de la région en période d’afflux accrus.

2. Des profils et de motivations différents

Le profil des migrants est aussi très varié : il y a des hommes mais aussi des femmes et des enfants.

Ces personnes se déplacent pour des raisons diverses. Des migrants sont à la recherche d’une vie meilleure (comme David venu du Guyana),  d’autres veulent bénéficier d’un niveau d’étude satisfaisant (comme Jean-Victor du Brésil et Ivaisa du Suriname). Il y a aussi des expatriés qui disposent de hautes qualifications (des médecins ou des ingénieurs européens sur la base spatiale de Kourou).

Il existe aussi des réfugiés qui ont fuit leur pays pour des raisons politiques ou à cause de la guerre (Syriens).

G2C1-B. Les enjeux des migrations internationales

1. Des conséquences pour les pays de départ

Les migrants envoient de l’argent vers leur pays d’origine, le plus souvent à leur famille : on parle de remise. Ces transferts ont un effet positif sur les pays de départ en permettant aux personnes qui les reçoivent de compléter leurs revenus et de répondre à leurs besoins quotidiens. Plus généralement, les remises contribuent ainsi fortement à la richesse de certains pays : elles représentent par exemple plus de 30 % du PIB d’Haïti (2018).

Selon la Banque mondiale, les remises ont atteint 540 milliards de dollars en 2020, en légère baisse par rapport à l’année précédente (548 milliards de dollars en 2019) à cause des effets de la pandémie de Covid sur l’économie mondiale.

Le départ de migrants peut aussi avoir des effets négatifs sur un pays. C’est le cas lorsque des étudiants, une fois diplômés, ne retournent pas dans leurs pays d’origine ou que des personnes qualifiées quittent leur pays pour vendre leur compétences ailleurs : c’est le brain drain. Ce phénomène nuit au développement des pays du Sud.

2. Des conséquences dans les pays d’arrivés

Dans les pays d’accueil, l’arrivée de migrants permet souvent de fournir de la main d’œuvre pour occuper des métiers peu qualifiés, parfois pénibles et souvent mal payés à l’exemple des immigrés indiens qui travaillent sur les chantiers de la Coupe du Monde 2022 au Qatar.

De plus, les migrants contribuent au dynamisme démographique dans les pays où la population est vieillissante, à l’image de l’Allemagne.

Ces migrations transforment certaines villes des pays d’arrivées où l’on voit apparaître des quartiers cosmopolites où il est possible de découvrir des cultures différentes.

Cependant, les migrations internationales peuvent générer une inquiétude dans les populations des pays d’arrivée. Sur le marché du travail, les migrants peuvent entrer en compétition les groupes sociaux peu ou pas diplômés. Certaines personnes voient aussi, souvent de manière exagérée, le dynamisme démographique des migrants comme un danger pour la préservation de leur identité. A ces appréhensions s’ajoutent aussi les risques liés au terrorisme ou à la pandémie de Covid-19. Toutes ces craintes causent parfois des réactions politiques fortes qui se matérialisent par la construction de murs ou de clôtures. Le clôture barbelée de 175 kilomètres installée en 2015 à la frontière serbo-hongroise en est exemple.

Le cas de l’arrivée soudaine de réfugiés en nombre important peut aussi causer de l’instabilité dans les pays d’accueil qui ne disposent pas forcément des conditions financières et matérielles pour gérer les flux de migrants. Les réfugiés syriens représentent ainsi 20 % de la population libanaise en 2020 alors que le Liban connaît lui-même une crise économique majeure.

Enfin, parfois les diasporas peuvent jouer un rôle d’influence sur certains enjeux politiques, notamment sur des questions diplomatiques générant parfois des tensions. La loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien en France de 2011, soutenue par la communauté arménienne de France a soulevé des réactions hostiles de la part de la diaspora turque comme d’Ankara.


Vocabulaire

Brain drain (ou “fuite des cerveaux”) : départ de personnes hautement qualifiées (ingénieurs, scientifiques, techniciens) vers des pays à niveaux technologiquement plus élevés que ceux des pays d’origine.

Diaspora : dispersion d’un peuple dans différents pays du monde.

Remise : transfert réalisé par des migrants qui sont employés dans les nouvelles économies et considérés en tant que résidents dans celles-ci. Les remises de migrants impliquent souvent des personnes de la même famille.

G2C1-A. Les migrations internationales : un phénomène croissant et multiforme

1. Des flux croissants et diversifiés

A l’échelle de la planète, les flux migratoires sont de plus en plus importants. Selon l’ONU, le nombre de migrants dans le monde est d’environ 281 millions de personnes en 2020 (contre 221 millions en 2010), soit 3,6 % de la population mondiale. Toutefois, la pandémie COVID-19 a gravement perturbé les mobilités humaines.

Les migrants ont des origines différentes. Ils viennent souvent de pays en développement mais peuvent aussi être originaires de pays riches. De la même manière, les pays de destination ne sont pas toujours des pays riches. Toutefois, près de la moitié des migrants internationaux se déplacent entre pays situés dans la même région.

Traditionnellement, les flux Sud-Nord sont motivés par la forte différence de niveau de développement entre les pays de départ (Guatemala, Afghanistan) et les pays d’arrivée (Etats-Unis, Allemagne). Cependant, les flux Sud-Sud sont devenus majoritaires grâce à l’effet d’attraction de pays émergents (Afrique du Sud) ou pétroliers (Émirats arabes unis) : les pays de la péninsule arabique comptent plus de migrants que de citoyens parmi leur population.

Les mobilités étudiantes contribuent à l’accroissement de flux Nord-Nord, notamment à l’intérieur de l’Union européenne (programme Erasmus) mais aussi de l’Europe vers les Etats-Unis. Dans l’espace Schengen, le principe de libre-circulation des personnes facilitent les déplacements de travailleurs détachés et transfrontaliers. De plus, les retraités des pays riches, attirés par des conditions de séjour agréables dans des pays où le coût de la vie est faible, favorisent des flux de migration Nord-Sud (France vers Tunisie, Etats-Unis vers Thaïlande).

Selon l’ONU, en 2019, les 5 principaux pays d’accueil de migrants sont les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, la Russie et le Royaume-Uni tandis que les pays qui comptent le plus grand nombre de ressortissants vivant à l’étranger sont l’Inde, le Mexique, la Chine, la Russie et la Syrie.

2. Des profils et des motivations variés

Les migrants peuvent être aussi bien des hommes que des femmes et des enfants. En 2020, l’ONU estime que les femmes représentent 48 % du nombre de migrants et que 14 % d’entre-deux ont moins de 20 ans . Leur profil est varié : si de nombreux migrants sont plutôt démunis et peu qualifiés, d’autres en revanche sont diplômés ou ont une situation sociale satisfaisante.

Ces personnes se déplacent pour des raisons diverses. Les migrants à la recherche d’une vie meilleure, cherchant à fuir la pauvreté et le chômage, tentent de rejoindre des pays plus riches que le leur, qu’il s’agisse de pays développés ou émergents. De plus, dans les pays du Nord où la population est vieillissante, le besoin de main d’œuvre favorise les migrations de travail. Cependant, il existe aussi des expatriés, souvent très qualifiés, qui bénéficient d’avantages à partir travailler dans un autre pays (meilleurs salaires).

Dans certaines situations, les migrations sont forcées. C’est le cas des personnes qui doivent quitter leur pays d’origine pour des raisons politiques (persécution, discrimination), géopolitiques (conflits armés) ou en lien avec le changement climatique : ce sont des réfugiés. Le plus souvent, les personnes poussées à se déplacer à cause de la guerre ou des persécutions fuient vers des pays voisins : depuis le début de la guerre civile en Syrie, des millions de réfugiés sont ainsi installés en Turquie, au Liban et en Jordanie (activité “Le camp de réfugiés de Zaatari”). S’agissant des réfugiés climatiques, l’Organisation internationale pour les migrations estime que les catastrophes climatiques pourraient provoquer le déplacement d’environ 250 millions de personnes d’ici 2050.

Finalement, les migrations peuvent être aussi motivées par le choix de faire des études dans un autre pays (mobilités étudiantes) ou de passer sa retraite dans un pays accueillant où la vie est moins chère que dans son pays d’origine.


Vocabulaire

Expatrié : personne qui travaille à l’étranger pour le compte d’une entreprise de son pays d’origine. Il s’installe généralement temporairement dans le pays d’accueil.

Migration : déplacement d’une population qui quitte un pays pour s’établir dans un autre.

Mobilité : déplacement d’un lieu à un autre qui peut prendre des formes variées.

Réfugié : personne qui a quitté son pays d’origine par crainte d’un danger et a qui a trouvé refuge dans un autre pays.


Documents

– Travailler avec des images satellites : Le camp de réfugiés de Zaatari

B. L’énergie, une ressource stratégique sous pression

1. Une ressource inégalement disponible et sous tension

L’énergie est une ressource indispensable pour les sociétés humaines. Elles sont essentielles au développement économique (industries, transport…) et répondent aux besoins humains de cuisiner, de se réchauffer, de s’éclairer et de se déplacer.

Toutefois, la répartition des ressources en énergie est très inégale sur la planète. Les énergies fossiles, dont les réserves sont limitées, sont présentes en grande quantité dans certaines pays (Royaumes du Golfe, Russie) tandis que d’autres pays n’en disposent pas du tout. Les énergies renouvelables ont l’avantage d’être abondantes mais leur production dépend très souvent du climat (ensoleillement, vent…) et ne sont donc pas disponibles dans tous les pays.

La consommation en énergie augmente fortement sur la planète. La croissance démographique et économique ainsi que l’évolution du mode de vie des populations entraînent une croissance de la demande mondiale (x 2 depuis 1973). Cette pression qui s’exerce notamment sur les énergies fossiles pose la question de la diminution des stocks et de ses conséquences futures : hausse des prix, pénuries. L’accès à de nouveaux gisements d’hydrocarbures (pétrole, gaz) offshore est techniquement difficile et cause des tensions géopolitiques comme entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale en 2020 par exemple.

L’accès aux ressources énergétiques dépend du niveau de développement des Etats. Les pays du Sud, qui ont besoin des ressources énergétiques pour soutenir leur développement économique, doivent faire face à des difficultés d’accès aux énergies même lorsqu’ils disposent de réserves : le Nigéria est un pays pétrolier mais 40% de sa population n’a pas accès à l’électricité. Dans les pays industrialisés, la consommation en énergie est très élevée : ces pays ont les moyens financiers de répondre à leurs besoins mais l’augmentation du prix de l’énergie dans la société pénalise les populations les plus pauvres.

2. Vers une transition énergétique ?

Afin que les populations de demain puissent profiter d’un développement économique et social satisfaisant (= bon niveau de vie) dans un environnement préservé, le développement durable est un enjeu majeur.

L’utilisation excessive de énergies fossiles accentue la pression sur une ressource limitée (augmentation des prix, risque de pénurie…) et aggrave le dérèglement climatique à l’origine de l’intensification de certains risques climatiques. La transition énergétique est donc une voie indispensable pour lutter contre le réchauffement en favorisant le recours aux énergies renouvelables, en améliorant l’efficacité énergétique, en s’appuyant sur les innovations techniques et en imposant des règles juridiques visant à limiter les émissions des gaz à effet de serre.

Une prise de conscience globale en faveur de la transition énergétique semble se manifester à l’échelle de la planète. De nombreux acteurs (ONU, ONG, Etats, collectivités, entreprises, population) se mobilisent mais la volonté politique est parfois mise à l’épreuve à l’image de la sortie des Etats-Unis des accords de Paris sur le climat en 2017. De plus, dans les pays du Sud, la priorité donnée au développement économique ne pousse pas à abandonner les énergies fossiles (charbon en Chine). Enfin, l’utilisation d’énergies renouvelables peut avoir des effets pervers à l’exemple de la combustion du bois qui participe largement à la déforestation.


Vocabulaire


Développement durable : développement qui répond au besoin du présent sans compromettre le niveau et la qualité de vie des générations futures. Il s’appuie sur un équilibre entre développement économique, développement social et préservation de l’environnement.

Efficacité énergétique : utilisation de moins d’énergie pour fabriquer le même produit ou obtenir le même service grâce aux progrès techniques et à l’innovation.

Energies fossiles : énergies non renouvelables produites à partir d’hydrocarbures (pétrole, gaz) ou de charbon stockés dans le sous-sol.

Energies renouvelables : énergies d’origine naturelle qui ne s’épuisent pas (énergies éolienne, solaire, hydroélectricité).

Transition énergétique : période d’adaptation qui vise à utiliser des ressources en énergie de manière plus rationnelle et respectueuse de l’environnement.

B. La constitution d’Empires coloniaux

1. La domination de l’Espagne et du Portugal sur le « nouveau monde »

Le traité de Tordesillas (1494) « partage » le nouveau monde entre les deux principales puissances maritimes : l’Espagne contrôle l’Amérique latine (sauf le Brésil) tandis que le Portugal a la main mise sur l’Afrique et une grande partie de l’Asie.

Les conquêtes d’Amérique latine permettent l’Espagne mais aussi au Portugal (Brésil) et constituer des empires coloniaux grâce aux colonies qu’ils façonnent sur le modèle européen : administration, lois, universités… L’immigration vers ces colonies est favorisée et le commerce avec elles se développe.

La colonisation de l’Amérique latine au XVIe siècle aboutit à la destruction d’une grande partie des Amérindiens, notamment à cause de la propagation de nombreuses maladies (grippe, typhus, variole) apportées par les Européens : on parle de choc microbien.

2. La violence des conquistadores

La colonisation de l’Amérique latine est rapide. Après avoir débarqué au Mexique en 1519, Cortès soumet ainsi l’empire Aztèque et prend leur capitale Tenochtitlan en 1521. Au Pérou, Pizzaro fait rapidement tomber l’empire des Incas (1532-1534). Pourtant les conquistadores sont peu nombreux face aux tribus autochtones.

Pour imposer leur domination sur Amérindiens, les conquistadores espagnols usent de la force (massacres, asservissement) mais aussi de la ruse en s’appuyant sur les divisions entre les différentes tribus adverses dans un contexte où les épidémies affaiblissent les populations locales.

Toutefois, certaines voix s’élèvent contre les violences commises par les conquistadores à l’image du dominicain Bartolomé de Las Casas qui prend la défense des Amérindiens lors de la controverse de Valladolid (1550).

3. Acculturation et rôle de l’Eglise

La colonisation des Européens s’accompagne d’une acculturation qui s’explique par l’importation des modes de vie occidentaux, en particulier en Amérique latine (édification de cités coloniales calquées sur les grandes villes européennes) mais aussi par l’action de l’Eglise.

L’évangélisation (= conversion au christianisme) est étroitement associée aux explorations espagnoles et portugaises. Elle sert à justifier la colonisation : il s’agit d’apporter la « civilisation » à des populations aux coutumes considérées comme dépravées (cannibalisme). Des missionnaires dominicains, franciscain et jésuites se rendent ainsi en Amérique, en Afrique et en Asie à l’image de François-Xavier qui voyage vers l’Inde (1542) et le Japon (1549) pour christianiser, souvent de force, les populations autochtones. Ils luttent alors contre les croyances religieuses des population colonisées : l’Inquisition persécute les Amérindiens au XVIe siècle.

Vocabulaire

Acculturation : transformation ou destruction d’une culture par une autre qui la domine.

Autochtone : terme qui désigne une personne qui est née dans le lieu où elle habite (= natif).

Choc microbien : diffusion de maladies contagieuses sur un territoire dans lequel les populations ne sont pas immunisées (= naturellement protégées). On considère aujourd’hui que la disparition d’une grande partie des population amérindienne au XVIe siècle a principalement été causée par l’introduction de maladies contagieuses en Amérique latine par les Européens.

Colonie : territoire occupé et contrôlé par une nation en dehors de ses frontières, et lié politiquement et économiquement avec la métropole => Espagnols >> Mexique

Conquistador : nom donné aux Espagnols qui ont participé à la conquête de l’Amérique au XVIe siècle.

Évangélisation : conversion au christianisme.
Au XVIe siècle, il s’agit de convertir les populations autochtones au catholicisme, religion dominante dans la péninsule ibérique (Espagne, Portugal).

Inquisition : tribunal mis en place par l’Eglise pour juger les hérétiques (= personne qui n’adhère pas aux croyances des Catholiques).

Missionnaire : religieux chargé de propager la foi.

Documents

– Vidéo : La conquête de l’empire des Incas par Pizzaro

A. Un « nouveau monde » se dessine

1. Les raisons d’un tournant vers l’Atlantique

Au XVe siècle, les échanges entre l’Occident et l’Orient sont importants. La route de la soie est depuis longtemps la voie privilégiée pour faire venir d’Orient parfums, épices, soieries et pierres précieuses.

Mais la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 marque l’extension de la domination turque sur la Méditerranée orientale et par conséquent sur les routes commerciales traditionnelles vers l’Orient.

Les Européens, et en particulier l’Espagne et le Portugal, cherchent alors de nouvelles routes vers l’Asie, via l’Atlantique, pour contourner les contraintes imposées par les Turcs (taxes portuaires). Les navigateurs souhaitent également évangéliser les populations qu’ils rencontrent.

Cette ouverture vers l’Atlantique est facilitée par le fait qu’au XVe siècle les Européens disposent d’outils modernes pour la navigation (boussole, astrolabe) diffusés par les marchands arabes mais aussi de navires plus sûrs pour affronter la haute mer (Caravelle).

2. Les « grandes découvertes »

Les Portugais lancent des expéditions maritimes le long des côtes africaines (Açores, Cap-Vert, São Tomé) avec l’idée de contourner le continent pour rejoindre l’Asie. En 1488, Bartolomeu Dias atteint et passe l’extrémité de l’Afrique, le cap de Bonne-Espérance. Il a ainsi ouvert la voie à Vasco de Gama qui est le premier arriver jusqu’aux Indes en contournant l’Afrique.

Les Espagnols ne sont pas en reste. En 1492, les rois d’Espagne financent une expédition dirigée par le marin génois Christophe Colomb, dans le but de rejoindre l’Asie en traversant l’océan Atlantique. Colomb, pensant avoir atteint le Japon (« Cipango ») accoste en réalité sur un nouveau continent : l’Amérique.

Ces explorations ouvrent la voie à la découverte d’un « nouveau monde » grâce à des navigateurs européens audacieux tels que Magellan (tour du monde), Pedro Alvares Cabral (Brésil) ou encore Jacques Cartier (Canada)…

C. Un espace d’échanges économiques et culturels

1. Une zone commerciale

La Méditerranée est un espace d’échanges commerciaux entre l’Occident (minerais, bois) et l’Orient (épices, soie) qui se développe malgré les croisades. En effet, non seulement les guerres n’empêchent pas de faire du commerce mais en plus, l’expansion chrétienne favorise le commerce : les marchands et les Croisés empruntent les mêmes routes et des ports de commerce passent sous le contrôle des chrétiens (Palerme, Acre).

Les cités marchandes italiennes (Venise, Gênes) du fait de leur position géographique idéale et de leur diplomatie influente, sont les principales bénéficiaires du commerce méditerranéen. Venise s’impose ainsi comme une puissance commerciale et militaire. En effet, la cité italienne qui bénéficie de privilèges commerciaux accordés par Byzance (annulation des taxes dans les ports de l’Empire) installe des comptoirs tout autour de la Méditerranée. Elle dispose d’une flotte de guerre importante grâce à laquelle elle protège ses navires de commerce. En 1204, elle s’appuie sur sa puissance pour détourner la quatrième croisade vers Constantinople qui est alors pillée : Venise obtient alors des territoires byzantins.

2. Un espace d’échanges culturels

La Méditerranée est un espace d’échanges culturels favorisé notamment par la circulation de voyageurs à l’image des pèlerins qui se rendent à Jérusalem ou à La Mecque.

Certaines villes de Méditerranée ont un fort rayonnement culturel et scientifique et attirent de nombreux intellectuels qui profitent ainsi de l’enseignement qui s’y diffuse comme à Tolède en Espagne.

De ces échanges, l’Occident emprunte beaucoup à la culture arabo-musulmane dans des domaines variés : mathématiques (algèbre), sciences et techniques (navigation), philosophie…

Les contacts entre les civilisations chrétienne et musulmane favorisent les traductions des manuscrits arabes en latin faisant redécouvrir certains textes grecs comme les écrits d’Aristote traduits du grec vers l’arabe.

La Méditerranée est un espace où se succèdent et cohabitent différentes cultures. Cet héritage multiculturel se retrouve par exemple dans l’architecture et l’urbanisme de certaines villes de la péninsule ibérique comme Cordoue (églises ↔ mosquées). La ville de Jérusalem est également l’illustration du croisement de ces cultures différentes.


Documents

– Vidéo : Venise, puissance commerciale et militaire

– Vidéo : Cordoue, au croisement des cultures

B. Un espace de conflits entre croisade et Jihad

1. Le Proche-Orient

En 1095, lors du Concile du Clermont, le pape Urbain II lance un appel à la croisade contre les Turcs pour restaurer le pèlerinage du Saint-Sépulcre à Jérusalem et venir en aide aux Chrétiens d’Orient en réponse à l’appel à l’aide de l’empereur byzantin. Le pape y voit également l’occasion de détourner les seigneurs chrétiens de leurs habitudes violentes de se faire la guerre. En échange de leur engagement, le pape accorde aux croisés la promesse du pardon de leurs péchés (indulgences).

L’appel du pape est entendu et mène à la prise de Jérusalem en 1099 par les Francs qui établissent alors les États latins d’Orient : le royaume de Jérusalem, la principauté d’Antioche, les comtés de Tripoli et d’Edesse.

La réaction des musulmans, mobilisés contre les croisés (Jihad) par les Turcs Zengi et Nur ad-Din puis le Kurde Saladin est un succès : Edesse (1144) puis Jérusalem (1187) sont reprises par les musulmans.

Par la suite d’autres croisades sont menées afin de défendre, en vain, les États latins d’Orient qui disparaissent en 1291. Ces croisades créent également des tensions entre les deux mondes chrétiens comme en témoigne la prise et le pillage de Constantinople par les croisés en 1204 (quatrième croisade).

2. La Péninsule ibérique

Au VIIIe siècle, les musulmans étendent leur domination sur la péninsule ibérique. Une large partie de l’Hispanie est alors sous le contrôle du califat omeyyade de Cordoue (Al-Andalus) jusqu’au XIe siècle.

Les chrétiens, cantonnés au Nord, profitent de la fragmentation du califat de Cordoue (taifas) pour reprendre des territoires aux musulmans et s’étendre vers le Sud : c’est le début de la Reconquista symbolisée par la prise de Tolède par le roi de Castille en 1085.

En 1212, la victoire de Las Navas de Tolosa ouvre la voie à la reconquête rapide par les chrétiens d’une grande partie des territoires musulmans de la péninsule ibérique. Seul le royaume de Grenade, tout au Sud, reste sous le contrôle des les musulmans. Il tombe en 1492.

La péninsule ibérique est un espace où cohabitent des communautés différentes (chrétiens, juifs, musulmans). Si la Reconquista pousse certains musulmans à fuir, les rois chrétiens font néanmoins preuve d’une relative tolérance envers les minorités religieuses (chartes sur la Maures au Portugal).


Vocabulaire

Al-Andalus : expression qui désigne les territoires de la péninsule Ibérique contrôlés par les musulmans entre 711 et 1492.

Croisades : expéditions militaires organisées par le pape dans le but permettre le pèlerinage en Terre sainte. => guerre sainte

Guerre sainte : guerre “légale” lancée par les autorités religieuses au nom de Dieu contre les infidèles.

Indulgences : dans la chrétienté, réduction ou annulation du temps de Purgatoire (avant l’accès au Paradis) pour le croyant.

Jihad : guerre sainte pour combattre les chrétiens et unifier le monde musulman.

Reconquista : reconquête, par les royaumes chrétiens, des territoires de la péninsule Ibérique alors contrôlés par les musulmans.

A. La méditerranée sous l’influence de trois civilisations

1. Un monde chrétien divisé

En 395, l’Empire romain est divisé entre les deux fils de l’empereur Théodose Ier. Coexistent alors l’Empire romain d’Occident (capitale : Rome, langue : latin) et l’Empire romain d’Orient (capitale : Constantinople, langue : grec). Les deux espaces restent chrétiens.

L’an 476 marque la fin de l’Empire romain d’Occident. Toutefois, en l’an 800, Charlemagne est couronné empereur d’Occident à Rome par le Pape : c’est le début d’une nouvelle tradition impériale.

Au XIe siècle, l’Europe occidentale est morcelée en un ensemble de principautés et de territoires gouvernés par des seigneurs locaux, avec un système politique et social basé sur la féodalité. L’institution impériale subsiste mais son autorité est très limitée. Le Pape de Rome, en tant que chef spirituel de l’Église catholique, cherche à étendre et à renforcer son autorité spirituelle et morale sur l’ensemble de l’Occident chrétien.

L’Empire romain d’Orient, appelé aussi empire byzantin, reste un ensemble politique cohérent dont l’autorité est entre les mains du Basileus qui prétend détenir sa légitimité de Dieu. Sur le plan spirituel, les Byzantins ne reconnaissent pas l’autorité du Pape mais celle du Patriarche de Constantinople.

L’Occident et l’Orient sont marqués par des tensions religieuses et politiques constantes. En 1054, le légat du Pape excommunie le Patriarche et en 1204, les croisés occidentaux s’emparent de Constantinople et pillent la cité.

Schéma : La division du monde chrétien

2. La fin de l’ « âge d’or » de l’Islam

Vers 610, dans la péninsule arabique, un caravanier nommé Mahomet prêche une croyance monothéiste : c’est la naissance de l’Islam. Persécuté par les siens, il fuit La Mecque en 622 pour rejoindre Médine (Hégire) où il constitue une armée de fidèles avec laquelle il débute la conquête de l’Arabie.

A partir de sa mort, en 632, les proches fidèles de Mahomet mettent par écrit ses révélations dans le Coran, installent le Califat et poursuivent les conquêtes arabes au-delà de la péninsule arabique. Très vite, les musulmans connaissant des divisions politiques et spirituelles entre les sunnites et les chiites. Les chiites en particulier considèrent que le Calife doit être de la descendance de Mahomet par Ali, son cousin et beau-fils.

Au VIIe siècle, l’empire arabo-musulman se forme : il va s’étendre de l’Inde à la péninsule ibérique. Durant plusieurs siècles, cet espace est marqué par une richesse scientifique (algèbre, médecine, géographie) et intellectuelle (poésie, philosophie) qui s’inspire de l’héritage grec, perse et hindou. Les grandes villes arabes sont des lieux qui attirent, à l’image de Damas.

Toutefois, à partir du Xe siècle, les rivalités entre différents califats (Fatimides, Omeyyades, Abbassides) entraînent la division politique de l’empire arabo-musulman. Divisé sur le plan politique et religieux, le monde arabo-musulman est affaibli : le XIIe siècle marque la fin de l’ « âge d’or » de l’Islam.

Schéma : Naissance et expansion du monde arabo-musulman


Vocabulaire

Basileus : titre de l’empereur byzantin (empire romain d’Orient).

Califat : territoire musulman dirigé par un calife (= souverain dans l’empire arabo-musulman).

Chiites : croyants musulmans qui ne reconnaissent que les descendants directs du prophète (Ali) comme chefs de la communauté musulmane => Chiisme.

Coran : livre sacré de l’Islam (religion des musulmans).

Patriarche : responsable religieux à la tête de l’Eglise chrétienne d’Orient.

Sunnites : croyants musulmans qui reconnaissent le strict respect de la tradition et des dynasties de califes en place => Sunnisme.

Documents

– Carte : La Méditerranée au XIIe siècle.

Vidéo : Visite 3D de Constantinople (reconstitution)

– Vidéo : La naissance de l’Islam (extrait d’un documentaire ARTE)