B. La christianisation de l’Empire

1. Un lieu de brassage culturel et religieux

Les Romains s’inspirent de la culture grecque. La philosophie, l’architecture mais également la mythologie romaine empruntent largement aux Grecs. Ce brassage gréco-romain est par exemple souligné dans l’Énéide de l’auteur Virgile (70-19 av. JC) qui fait notamment le lien entre Énée et la fondation de Rome.

Avec la romanisation, le brassage culturel se renforce. Sur le plan religieux, le polythéisme romain (inspiré du modèle olympien grec) se diffuse dans les provinces de l’empire. Les peuples de l’empire assimilent (Taranis-Jupiter) ou adaptent (Lug-Mercure) les dieux romains à leurs croyances en conservant des dieux ou des cultes locaux (culte de Mithra). On parle alors de syncrétisme. Exceptionnellement, les Romains adoptent des figures locales (déesse celte Épona).

En revanche, le christianisme, religion monothéiste apparue au Ier siècle avec Jésus-Christ, est plus ou moins bien tolérée par Rome. Le refus des chrétiens de se mêler à la vie publique et en particulier de participer au culte impérial est à l’origine de persécutions ponctuelles.

2. Le christianisme : un culte minoritaire devenu religion de l’Empire

Les communautés chrétiennes apparaissent en Palestine romaine vers 30-40 de l’influence d’un prédicateur juif nommé Jésus présenté comme le Messie (envoyé de Dieu sur Terre). Le message du Christ est porté de l’Orient jusqu’en Grèce et à Rome (Paul de Tarse). La religion de Jésus se diffuse dans l’Empire mais reste très minoritaire (moins de 20% dans l’Empire, 10% à Rome en 312).

Le christianisme est considéré par les Romains comme une secte juive. Les chrétiens sont ponctuellement persécutés, parfois sous la pression populaire, pour leur refus de participer aux rites civiques qui les rend suspects.

Sous son règne (303-337), Constantin favorise le christianisme, peut-être par conviction et/ou par calcul politique (unification de l’Empire). Le christianisme devient la religion de l’empereur et en 313 l’édit de Milan met fin aux persécutions contre les chrétiens lancées en 303 par l’empereur Dioclétien. Dans l’Empire réunifié, Constantin fonde Constantinople qu’il veut être la deuxième Rome en Orient et construit l’unité de l’Église autour du dogme chrétien avec le Concile de Nicée (325).

Le christianisme devient la religion officielle de l’empire par les édits de 380 puis de 392 à l’initiative de Théodose. Sa mort, en 395, marque la fin de l’unité de l’Empire.


Schéma : Constantin favorise le christianisme (par Angélica, 2G7)


Vocabulaire

Syncrétisme : rapprochement, mélange et synthèse de plusieurs cultures ou croyances différentes.


Documents

Epona, déesse gauloise assimilée par les Romains

Les chrétiens dans l’Empire romain entre 200 et 300

Schéma : Constantin favorise le christianisme (par Angélica, 2G7)

Print Friendly, PDF & Email